Turpan et Dunhuang, oasis d’échanges et de croyances

Selon certains guides, Turpan est la vallée de la mort de la Chine. “Enterrée” à 154 mètres sous le niveau de la mer, cette ville-oasis de 60’000 habitants voit en effet son thermomètre grimper à près de 50 degrés durant l’été.
Capitale Ouïgur jusqu’en 1250, Turpan a vu ce peuple nomade se transformer en hommes de la terre (on y cultive de très bons raisins) et embrasser une doctrine venu de l’Inde vers le IIIème siècle, le bouddhisme, puis l’Islam, en provenance d’Asie centrale. Les Ouïgurs du XXIème siècle sont majoritairement musulmans. Comme d’autres minorités en Chine, ils ont d’ailleurs quelques difficultés à vivre en harmonie avec l’ethnie majoritaire des Hans dans ce vaste empire dirigé depuis Pékin.
Carrefour de religions et de doctrines, croisement de l’est et l’ouest, Turpan fut également une halte sur la Route de la Soie, comme le fut Dunhuang, autre oasis plantée à la limite orientale du désert du Taklamakan.
La fertile Dunhuang a longtemps habrité les voyageurs-commerçants qui empruntaient cette route que nous suivons depuis trois mois. C’était un centre administratif et commercial important au IVème siècle.
Bien que cette période ait profondément marqué cette ville du désert et contribué à son enrichissement, Dunhuang est aujourd’hui connue pour les grottes aux mille buddhas, ou grottes de Mogao. Remplies d’extraordinaires ensembles d’art bouddhique, classées au patrimoine mondiale de l’humanité par l’UNESCO, ces quelques 500 grottes abritent des peintures murales (45’000 m2!) ainsi que des statues bouddhistes (2415 statues) du IVème siècle après Jésus-Christ.
Foyers religieux ou centres économiques, les villes de Chine que nous découvrons nous rappellent que les routes entre les peuples et les pays ne véhiculent pas uniquement des marchandises et des innovations (poudre, imprimerie, boussole, papier provenant de la Chine), mais également et peut-être même surtout, des idées et des croyances.
GB

One Comment

  1. Audrey

    Salut vous 2,
    Magnifique, je viens de lire tout votre voyage d’un trait, puis, tout à coup, c’est la fin. Je me réjouis de vous suivre régulièrement cette fois. Merci de partager avec nous. Vous avez une très belle écriture.
    De notre côté, tout va mieux après avoir vécu l’enfer à Pâques avec Ariel qui s’est fait opéré. On a eu chaud. Bref, c’est derrière nous et on profite maintenant.
    Biz Audrey

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