Conservation insights – Spitsbergen

Version française en fin de page

Selected extracts from the logbook of Valerie’s trip from Mediterranean to the Spitsbergen in 2005

July 16, 2005

(…) Alcidae, puffins, guillemots and auks hesitate, then finally dive behind the bow, gulls, skua and fulmars are ready to slalom between the bracing-wires, a reckless sun-ray barely touches the water. (…) Today, the crew will disembark with the Zodiac. The ornithologists will not go back empty-handed: they have counted 3310 Brünnich’s Guillemots and 1388 Black-legged Kittiwake on the sites to be studied.

July 28-29, 2005

(…) At the 80th parallel, ice solemnly guards the passage towards the north pole, still about 600 miles (1100 km) away. Calm sea, skies slightly disturbed by some floating mists, Alcyon has become expert in threading its way through the ice. Each little platform shelters interesting living creatures! Although they seem to float lightly, these pieces of ice can be quite huge, continuously pushed and shaped by the winds and the currents. Temporary homes in motion do not bother bearded seals and walruses. Memorable encounters with these hosts who give us a trusting and curious welcome as we advance slowly in their residence.

(…) A blow! A sudden boost of energy in the legs, it’s a “Minke whale”! The small whale advances in the fjord, probably feeding. It dives and disappears but our eyes remain fixed on the shore. “What are those white specks?” 2 small light-coloured moving specks behind a bigger bulk. The long-awaited encounter with Polar Bears, we have here a mother with her two little cubs, strolling along a ridge, reaching a sand bar, diving, shaking themselves while ignoring a tern attack, sliding toward the other shore in order to swim across the little bay, coming out on the other side, glancing at us occasionally. (…)

August 14, 2005

(…) Presently we arrive in Andenes, Northwest of the Lofoten, Mecca of the increasingly popular “whale-safaris”. People come from far away and pay huge sums to take part in the “most successful whale-watching operation” (even though they may be refunded in the event of an unsuccessful search), they board crowded small boats, moored right next to whaling-ships with their spear-guns ready for the kill. And this is the most ironic part: after being taken to see and take pictures of the whales, people are invited to eat whale meat for dinner in restaurants or fast-foods (a passing hello to Captain Paul Watson, staunch defender of whales, whose name, ironically, has been given to the sauce that accompanies the dish).

Norway still allows commercial hunting of Minke Whales. By developing both tourism and consumption, it takes as much advantage as is possible of a resource that it does not actually own.

August 15, 2005

Off the coast of Andenes, the bottom of the sea drops sharply from a few hundred metres to 1200 metres of depth. This is the favourite hunting ground for Sperm Whales as they search for squid in the heart of immersed valleys. Our hydrophone is lowered into the water and enables us to evaluate the success of the hunting according to the accelerated echolocation clicks. After about forty minutes, the ping-pong game between the whale and it’s environment is over: it is time to resurface for air. The animal emerges and makes a powerful blow. This is a 15 to 16 metre male. The cold waters provide it with a fattening diet that will help it rapidly gain weight. This new bulk will in turn enable it to migrate towards lower latitudes and court females.

 

Extraits choisis du journal de bord de Valérie durant l’expédition « De la Méditerranée au Spitzberg » :

16 juillet 2005

(…) Les Alcidés, macareux, guillemots et mergules qui hésitent et finalement plongent au passage de l’étrave, les mouettes, labbes et fulmars près de slalomer entre les haubans, le téméraire rayon de soleil qui touche l’eau du bout du doigt. (…) Aujourd’hui, l’équipage débarque avec le Zodiac. Les ornithos ne rentreront pas bredouilles : au compteur, 3310 Guillemots de Brünnich et 1388 Mouettes tridactyles sur les sites recensés.

28-29 juillet 2005

En route vers l’Est à présent. Au 80ème parallèle, les glaces gardent solennellement le passage vers le pôle, distant d’environ 600 milles (1100 km) seulement. Mer d’huile, ciel juste un peu agacé par quelques brumes à la dérive, Alcyon sait maintenant se déplacer habilement parmi les éclats de banquise. Ces petites plates-formes sont le refuge d’une vie surprenante ! Une légèreté toute apparente, ce sont des tonnes poussées et façonnées continuellement par les vents et les courants. Les phoques barbus et les morses ne se formalisent pas de ces habitations mouvantes et temporaires. Rencontres mémorables avec ces hôtes, qui nous font un accueil confiant et curieux, on entre dans leur demeure à petits pas.

(…) Souffle ! Une décharge d’énergie dans les jambes, « un Rorqual de Minke » ! La petite baleine fait son chemin dans le fjord, sans doute en plein repas. Elle plonge, disparaît, mais les yeux restent accrochés à la rive. « Ces taches blanches, qu’est-ce que… » 2 petites taches claires en mouvement, derrière une masse plus imposante. Ca y est, la rencontre espérée avec L’ours, c’est une mère et ses deux oursons qui se promènent le long d’une crête, rejoignent une langue de sable, plongent, s’ébrouent, dédaignent l’attaque des sternes, glissent vers l’autre berge pour traverser la petite baie à la nage et remonter sur la rive d’en face, en jetant de temps à autre un coup de narine dans notre direction. (…)

14 août 2005

(…) Nous voilà donc arrivés à Andenes, Nord-Ouest des Lofoten, Mecque du très populaire « whale-safari ». On vient de loin vers le « most successful whale watching operation », dépensant sans compter (assurés quand même d’un remboursement en cas de recherche infructueuse) pour prendre sa petite place sur des embarcations bondées, amarrées juste à côté des baleiniers aux canons lance-harpons fraîchement graissés. Et c’est bien ça le plus fort : après vous avoir emmenés voir et photographier les baleines, on vous en sert encore le soir, au restaurant ou au fast-food du coin (Salutations au passage au Capitaine Paul Watson, fervent défenseur des baleines, dont le nom est ironiquement donné à la sauce qui agrémente le met).

La Norvège chasse encore commercialement le Rorqual de Minke. Avec le tourisme et la consommation, elle tire ainsi profit au maximum d’une ressource qui somme toute ne lui appartient pas.

15 août 2005

Au large d’Andenes, le relief sous-marin tombe abruptement de quelques centaines de mètres à 1200 mètres de profondeur. Terrain de prédilection des Cachalots qui cherchent les calamars au cœur de ces vallées englouties. Hydrophone dans l’eau, nous pouvons suivre le succès alimentaire des animaux en plongée par les accélérations de leurs clicks d’écholocation. Après une quarantaine de minutes, la partie de ping-pong entre le Cachalot et son environnement cesse : il est temps de remonter à la surface pour respirer. L’animal émerge, souffle puissamment. C’est un gros mâle de 15 à 16 mètres. Les eaux froides sont idéales pour son régime grossissant qui doit l’amener rapidement à une taille respectable. Le volume ainsi gagné lui permettra de redescendre vers des latitudes plus basses et de faire sa cour aux femelles.

Laisser un commentaire